C’était en juin ou en juillet, en tout cas c’était l’hiver dans cette hémisphère sud.
C’était en 1976 ou en 1977, en tout cas je n’avais pas plus de sept ou huit.
Nous faisions un road trip qui avait commencé au fin fond de l’Argentine, pas loin d’Ushuaia et qui allait nous emmener jusqu’au Venezuela en longeant la côte Pacifique et ensuite la côte Caraïbe de l’Amérique du Sud.
Au bout de quelques jours de périple nous arrivions au Chili où notre première destination était Valparaiso. Il devait être très tard le soir ou très tôt le matin je me rappelle que je voyais à travers la vitre de la voiture, la ville se dessiner petit à petit. Je me rappelle les soubresauts de notre coccinelle sur les rues mal agencées, mais surtout je me rappelle qu’à la lumière des lampadaires, blanchi par un brouillard irrégulier, apparaissait à intervalles presque régulier des motifs, des couleurs et finalement des peintures sur les murs de ces rues, qui à l’époque représentait un courant plutôt anarchique, voir Baba cool et qu’aujourd’hui on appelle Street Art.
Ça fait donc 45 ans que j’ai ces images gravées dans ma tête, 45 ans que je m’intéresse à cet art à l’époque peu conventionnel.